Photo ci-dessus :
Une souris domestique envahissante sur l’île Marion, photo de Ben Dilley

Ce post poursuit une série occasionnelle qui présente des articles scientifiques, des thèses et des rapports qui donnent des informations relatives aux attaques des souris domestiques sur les oiseaux de l’île Marion. Pour le premier billet de la série
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En 2011, Andrea Angel et John Cooper (qui travaillaient à l’époque pour CORE Initiatives) ont étudié les effets des souris domestiques.
Mus musculus
sur le biote et l’environnement de l’île Marion pour le comité de gestion des îles du Prince Edouard du programme antarctique national sud-africain.
le programme antarctique national sud-africain
. Bien que l’étude n’ait pas été mise à jour, elle permet de définir la situation sur l’île au moment de la rédaction du présent document, et contribue ainsi à informer le projet Mouse-Free Marion dans ses efforts pour éradiquer les souris de l’île.

Le résumé de la revue suit :

 » La politique de contrôle des plantes et des animaux introduits, telle qu’elle est définie dans le plan de gestion actuel des îles du Prince-Édouard (PEIMPWG 1996, p. 48), stipule ce qui suit :

« Le contrôle des plantes et des animaux introduits vise à éradiquer les plantes et les animaux exotiques dans la mesure du possible sur les îles (lorsque cela peut être réalisé sans perturbation ou dommage excessif aux taxons ou aux caractéristiques naturelles indigènes). »

Cet examen porte sur un sous-objectif de la politique susmentionnée :

« Pour élucider les impacts écologiques résultant de l’introduction de la souris domestique.
Mus musculus
sur l’île Marion, et faire des recommandations pour son contrôle ».

Les îles du Prince-Édouard sont un sanctuaire pour les oiseaux de mer nicheurs de l’océan Austral où se reproduisent les populations de 29 espèces d’oiseaux de mer, soit au total près de 2,5 millions d’oiseaux. Les îles constituent un réservoir inestimable pour les plantes et les invertébrés endémiques de la province biogéographique de Kerguelen. Avec plus de 40 ans de recherche scientifique continue, ils fournissent une compréhension inégalée des écosystèmes insulaires de l’océan Austral, en particulier dans le contexte actuel du changement climatique. Suite à l’éradication des chats sauvages
Felis catus
au début des années 1990, responsable de la mort de centaines de milliers de pétrels fouisseurs, la souris domestique
Mus musculus
est devenu l’une des préoccupations les plus importantes en matière de conservation sur l’île. De nombreuses études ont documenté l’impact significatif que les souris domestiques ont sur les graines, les plantes et les invertébrés, provoquant des changements importants dans la distribution, la densité et la composition des espèces. Certains de ces impacts sont susceptibles d’entraîner l’extinction des taxons concernés et des effets irréversibles sur le fonctionnement des écosystèmes en menaçant l’équilibre délicat entre l’accumulation et la décomposition de la tourbe qui régit la succession végétale de l’île. Les souris peuvent également avoir un impact indirect sur les populations de Petits Tétras. Chionis minor en se disputant la nourriture. Enfin, une découverte alarmante est la preuve récente que des souris s’attaquent aux poussins d’albatros d’au moins deux espèces, déjà en danger en raison de la mortalité élevée des adultes en mer. Ce cas, ajouté à celui d’un poussin de pétrel des terriers trouvé avec des blessures probablement infligées par des souris, expose le risque que les pétrels des terriers restants, qui se remettent encore de la récente prédation par les chats, soient maintenant confrontés à l’île Marion. L’impact des souris sur l’île Marion est un exemple frappant des effets insidieux que peut avoir la souris domestique lorsqu’elle s’attaque à des espèces peu représentées, comme les invertébrés et les plantes, ou à une grande faune charismatique, comme les nombreuses espèces d’oiseaux marins, qui font partie de l’écosystème étroitement lié de l’île. Ces dernières années, il semble que la population de souris domestiques ait augmenté sur l’île Marion, du moins pendant les mois d’été, en raison d’une amélioration du climat et probablement à la suite de l’éradication des chats sauvages. Les effets susmentionnés risquent donc d’être aggravés.

Nous pensons que, sur la base des preuves actuelles résumées dans cette étude, il y a de fortes raisons d’éradiquer les souris domestiques de l’île Marion. Cet examen fournit les informations de base nécessaires pour procéder à la préparation d’une étude de faisabilité pour leur éradication, une étape que nous recommandons d’entreprendre dans les deux prochaines années. »

Référence :

Angel, A. et Cooper, J. 2011.
Un examen des impacts de la souris domestique
Mus musculus
sur l’île subantarctique Marion, dans les îles du Prince-Édouard.
. Rondebosch : CORE Initiatives. 57 pages.

Note : Des copies du rapport peuvent être obtenues auprès de la Direction des ressources page.

John Cooper, membre du groupe consultatif scientifique et technique, projet Mouse-Free Marion, 02 septembre 2021